Culture : Tourisme - Ile d'Oléron


OLERON 



HISTOIRE ET HISTOIRE

Au Moyen Age les habitants d’Oléron avaient le « droit d’aubaine ». Ils pouvaient ainsi s’octroyer le contenu des navires échoués. Parfois, estimant qu’ils n’y avaient pas assez d’opportunités en la matière, certains villageois dont ceux de Chaucre provoquaient les naufrages. La nuit venue, ils se rendaient sur la grève avec un âne ou une vache. L’animal, flanqué d’une lanterne, était promené sur la plage. Pour les capitaines, ce ne pouvait être autre chose qu’une lanterne d’un quelconque navire.  Et de ce fait, loin d’imaginer la proximité de la côte, ils se laissaient prendre au piège et leurs embarcations devenaient épaves  dans les écueils ou les écluses à poissons. Aliénor, Duchesse d’Aquitaine, pour y mettre fin demanda la rédaction des « Rôles d’Oléron ». C’est ainsi que fut créé le premier code maritime pour réglementer la navigation et civiliser les usages en mer.





L’histoire de l’île d’Oléron, c’est aussi  les noms de ses villages et hameaux.  Après la Révolution, voici comment certains d’entre eux s'appelaient : Le Château était L’Egalité, Saint-Trojan La Montagne, Saint Pierre La Fraternité, Saint Georges L’Unité, Dolus Sans culottes. Quant à l’île elle-même, c’était… La Liberté ! 

Oléron c’est aussi depuis un certain nombre d’années « Fort Boyard ». A égale distance des plages de l’île d’Aix et de Boyardville, ce fort y fut construit afin de protéger l’estuaire de la Charente des navires de guerre étrangers. Sa construction difficile de par le banc de sable – Le Boyard – sur lequel il devait être bâti, le chantier fut abandonné puis repris, pour enfin être achevé en 1866. Mais de l’eau avait coulé sous le pont… Les progrès de l’artillerie rendirent obsolète celui qui avait été considéré au début de sa construction comme un précurseur des fortifications modernes.  Il devint une prison, un temps, puis abandonné et déclassé. Il fallut attendre le Père Fouras pour qu’il servit à nouveau à quelque chose… 

Anecdote non moins intéressante que celle relative à certains cyprès... La Brée Les Bains, jadis La Bray, est un ancien hameau de Saint Georges d’Oléron. Ses habitants ramassaient le varech, l’épandaient dans les vignes et ainsi les fertilisaient. Mais ils eurent aussi une autre idée. Chaque Brenna dut alors planter un cyprès et s’en occuper jusqu’à sa taille adulte.  Certains cyprès du front de mer que l’on peut voir encore aujourd’hui ont donc été élevés par des anciens de la Brée Les Bains…

Et pour finir sur l’histoire d’Oléron, peu de personnes savent pourquoi le phare de Chassiron est vêtu de trois bandes noires. Ce molosse fut d’abord peint tout en blanc. Puis en 1926 les trois grasses, six mètres de hauteur…,  s’y invitèrent. En effet, il devenait vital de le différencier du Phare des Baleines, son voisin de l’île de Ré, et de le rendre plus visible dans la brume. L'île ainsi aujourd'hui, de jour comme de nuit, annonce sa présence en toutes circonstances. 

LA LUMINEUSE




Photo Site officiel de l'Ile d'Oléron - bassin de Marennes

Cette île de la côte Atlantique est ainsi qualifiée du fait de son ensoleillement important. Mais ce n'est pas pour cette seule raison que les gens viennent du monde entier y séjourner...





« Je suis très impressionné, à la fois par l’île et les conditions exceptionnelles que nous rencontrons, il y a un potentiel incroyable. Cet endroit est vraiment magnifique… I’ll come back ! » 
Robby Naish







Oléron a en effet tout pour plaire. A peine avez-vous franchi le pont, modeste lien avec le continent, que déjà elle vous enivre de la douceur de ses effluves de pin. Et lorsque sorti de ces zones ombragées vous pourriez oublier un instant où vous avez posé les pieds, l'air marin sans attendre vient vous envelopper de sa force iodée.

Cette saine euphorie nombre de fois durant votre séjour est au rendez-vous. Du nord au sud, d'est en ouest, de Saint Trojan jusqu'à la Pointe de Chassiron, de la Côte Sauvage à la plage de Plaisance, vous êtes emporté par une forme d'insouciance.



Le temps se serait-il arrêté lorsque promenant vous vous retrouvez  dans les rues d'un hameau oléronnais. Les façades des maisons sont de blanc recouvertes, et les volets de bleu ou de vert colorés. Des roses trémières viennent en intensifier le contraste, magnifiant naturellement un puits ou précédant l'entrée d'une allée. Le tableau semble si parfait qu'il est à se demander si le silence n'y serait pas omniprésent.



Et pourtant quand, au-delà, vous êtes face à l'infiniment grand, des vagues s'abandonnant sur les rochers vous rappellent que la vie est bien là. 
A peine les marins-pêcheurs sont-ils rentrés que c'est la criée. Langoustines, céteaux, bars, soles, trembles et autres sont ainsi partagés.

Dans un même élan sur les places et dans les halles s'invitent les marchés. Bourriches d'huîtres, moules de bouchot, cagouilles, salicornes, galettes, Bière des Naufrageurs, Cognac et Pineau côtoient dans les paniers des vacanciers les fruits et autres légumes saisonniers.


Pendant ce temps d'autres, souvent à pied ou à vélo,  se promènent pour découvrir la faune et la flore, pour voir cette vie sauvage s'exprimer. Aux abords des marais ils se laissent séduire par sa beauté. Les oiseaux qui s'envolent au-dessus des canaux, les fleurs qui abondent le long des chemins, les couleurs de cette nature préservée, tout ceci ne peut que les faire rêver.

Mais tous ces gens finissent tôt ou tard par se croiser, en dehors des routes et des sentiers. Adeptes du farniente ou de la baignade, ils disposent sur le sable fin leurs draps de bain.

Et sur l'eau, du côté des spots réputés, c'est un bal continu. Dans un hétéroclisme des plus magiques, des plus décontractés aux plus branchés, les sportifs sont là. Surfeurs, kitesurfeurs, windsurfeurs, viennent jouer avec le vent et les vagues. Un peu plus loin, monocoques et catamarans s'en donnent eux aussi à coeur joie. 

(photo d'Hugues Chemin - Site St Georges d'Oléron)


Puis, le soir venu, dans un mouvement cosmopolite, se meuvent des silhouettes estivalement vêtues. Le balai prêterait à penser qu'il est incessant, et pourtant...

Lorsque le ciel de ses constellations se pare, certains s'en vont main dans la main jusqu'au petit matin. Mais que vous soyez seul, à deux, ou à plusieurs, pour votre plus grand bonheur, c'est en pluie d'étoiles que la maîtresse des lieux vous adresse ses plus chers voeux... 

PIERRE LOTI

N'est-ce point cela que l'on écrit pour la nouvelle année à un ami ? N'essaye-t'on pas de sous-entendre dans nos propos pleins d'espoir combien il nous serait doux de le revoir? Peut-être est-ce cette invitation de l'île qu'un soir d'été Pierre Loti a ressenti...

Né à Rochefort en 1850, enfant il venait passer ses vacances d'été à Oléron. Dans toute sa vie l'infiniment grand a était présent. Pendant près de quarante années, en tant qu'officier de Marine, il a parcouru la terre. Lui, qui se qualifiait d'écrivain exotique, a obtenu en 1891 son siège à l'Académie Française, devançant  Emile Zola... Et quand il fut temps pour lui de décider de son ultime ancrage, il choisit la "Maison des Aïeules", celle de ses tantes de Saint-Pierre d'Oléron.

Son oeuvre est voyages, son oeuvre est mers et océans. En témoignent "Le Roman d'un Spahi", "Mon frère Yves", "L'île de Pâques" et bien d'autres chefs-d'oeuvre dont...


"Pêcheur d'Islande" - extraits : 

Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer.

Mais cet air du large qu'ils respiraient était vierge comme aux premiers jours du monde, et si vivifiant que, malgré leur fatigue, ils se sentaient la poitrine dilatée et les joues fraîches.

Ce Paris, elle ne le regrettait pourtant pas, bien sûr, quoiqu'il y eût là beaucoup de choses belles et amusantes. D'abord elle s'y trouvait presque à l'étroit, ayant dans les veines ce sang des coureurs de mers.

Et, malgré leur allure de fuite, la mer commençait à les manger comme ils disaient : d'abord des embruns fouettant de l'arrière, puis de l'eau à paquets, lancée avec une force à tout briser.

Il est impressionnant de constater avec quel talent il traduit les gens et les éléments. Dès les premiers feuillets l'histoire emporte et l'attention ne peut être alors relâchée que lorsque arrivent le mot de la fin. Ce marin, tel un Capitaine, entraîne dans un jeu de mots tous ceux à bord de son bateau. De cette traversée passionnante, il en découle l'irrésistible envie de repartir avec lui.

Mais d'où son inspiration a-t-elle pu naître ? Peut-être dans la maison de ses ancêtres... Sur une île dont certains usages avaient été à l'origine du premier Code Maritime... 

Liens utiles : 

Office de Tourisme de St Denis d'Oléron
www.saintdenisoleron.fr

Site touristique officiel de l'Ile d'Oléron - bassin de Marennes
www.ile-oleron-marennes.com

Sites du photographe Hugues Chemin
tivoleron.com
oleronmag.com

Geneviève Moufflet
www.confiture-songeduverger.com

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