Prestation : Récit de vie


AUTOBIOGRAPHIE, BIOGRAPHIE, TRANCHE DE VIE, PAGE D'HISTOIRE...


Mes compétences d'écrivain public me permettent de vous accompagner dans cette aventure qu'est la réalisation d'un récit de vie.


A votre écoute, avec empathie, je vous aiderai à mettre les mots, à formuler vos idées, à traduire vos émotions, à glisser sur le papier vos messages, à raconter... Je serai là dans le plus grand respect de votre confidentialité. Je serai à vos côtés en toute discrétion. Je serai votre plume.
Je comprends qu'il ne soit pas toujours évident de confier à quelqu'un l'écriture de ce genre de récit, de demander de l'aide pour le rédiger ou pour le corriger. C'est un peu accepter qu'une personne connaisse votre histoire, des moments plus ou moins difficiles, des moments plus ou moins heureux. Ne vous inquiétez pas, je suis tenue au secret professionnel et je mets un point d'honneur à le respecter. 

Et si cela peut aussi vous rassurer, sachez que j'ai déjà réalisé plusieurs volumes en la matière. Cela s'est, à chaque fois en tous points, très bien passé. 

N'hésitez pas à me contacter. 
Nous pourrons, ensemble, voir comment nous allons aborder votre récit. Nous trouverons, ensemble, une façon de procéder qui vous sera agréable. Je m'efforcerai de répondre au mieux à vos attentes tout au long de cette belle aventure. Et au final vous aurez...  votre récit de vie, et moi... je poserai ma plume. 

Un récit de vie peut être au niveau rédactionnel une pure page de la langue française, tout en style et phrases des plus sophistiquées. Ceux réalisés jusqu'à présent étaient avant tout fidèles à la personne qui contait, sans être pour autant dénués d'un français de qualité. Souvent témoignages destinés à des proches, quelques fois publiés, ils permettaient ainsi aux lecteurs de retrouver l'auteur au travers de ses mots, de ses expressions, et de ses émotions. 



A titre d'exemple, je vous invite à prendre connaissance de quelques extraits d'un récit j'ai rédigé :

Récit Familial écrit entre 2013 et 2014...

"Lorsque nous prenons conscience que tout ce qui nous a été raconté par les anciens de notre mémoire peut s'envoler, ce peut être le début d'une aventure, celle d'un récit familial. 



C'est ainsi qu'en 2013 j'ai commencé par glisser sur le papier mes souvenirs. Je me suis aussi adressée aux membres et proches de ma famille pour glaner quelques témoignages de ces pages de vie. Certains étaient des courriers, des documents scannés et parfois même des originaux, d'autres des photos. J'ai également pu échanger sur le sujet de vive voix maintes fois. Plusieurs de ces dialogues furent l'objet d'enregistrements afin que les émotions ne soient pas altérées et au plus juste ensuite retranscrites. 

En 2014 le premier volume était publié. A l'origine ce récit ne devait comporter qu'une dizaine de feuillets. Au final il fut bien plus conséquent. Mais je n'imaginais pas un jour le dévoiler à des personnes autres que celles concernées de près ou de loin par mes propos. Or, encouragée, pour ne pas dire poussée, par ceux qui, entre autres, ont pu en prendre connaissance, il n'est pas exclu qu'un jour j'ose franchir le pas... sans doute de façon un peu romancée, et avec quelques modifications quant aux noms, par respect et par discrétion."

Véronique Ponge


« Quoi qu’il arrive, la vie continue. »

Ponge Emile

 

...

Adossé à la montagne, comme un arbre s’accroche à la vie en glissant ses racines dans la terre féconde, le hameau s’est lové dans un écrin de verdure. Autour de lui s’enlacent les forêts et les près dont l’ardeur n’est freinée que par quelques bancels.  Le paysage est merveilleux, grandiose, authentique. Les montagnes sont à perte de vue sous un ciel d’une telle pureté qu’elles semblent l’épouser. Elles ne font qu’un avec lui de leurs formes délicatement arrondies, assez hautes pour être respectées, assez humbles pour être Cévennes. Au cours des saisons, elles s’expriment en tableaux dignes d’un grand artiste. Mais celui qui guide le fusain, qui donne du relief et crée les courbes, qui savamment associe les couleurs, n’est autre que le temps… L’hiver alors s’assied quelques mois,  dinosaure itinérant, fidèle au rendez-vous. Le froid avide saisit terre et êtres vivants.  Le vent souffle fort entraînant la cime des arbres dans une valse incessante. La neige, d’un geste ample et élégant, recouvre la nature d’un épais manteau. Ainsi vêtue, soumise à l’immaculée, elle se met au repos avant l’effervescence du printemps. Puis les beaux jours arrivent. Les champs fertiles se refont une beauté avec les fleurs qui apportent couleurs et parfums enivrants. Et le ruisseau des Trappes, débarrassé de sa robe glacée, se met à chanter. Vient ensuite le temps des moissons. L’été est là, signant son œuvre de longues journées et de nuits enveloppées de fraîcheur. Peu à peu les feuillus se parent de tons chauds. Les reliefs deviennent rubis, ambre, spinelle et grenat. Les sous-bois sentent bon la fougère et la terre mouillée, exhalant, sublimant, magnifiant le cèpe, le seigneur de ces lieux. Les pommes sont récoltées, les châtaignes ramassées, et le bois pour l’hiver finit d’être rentré. L’automne, en grande dame,  doucement tire sa révérence pour que Noël puisse à nouveau faire séance. Les hommes vivent en parfaite symbiose  avec leur environnement. Ils sont près de trois cents sur ce morceau de terre du pays Raïol. La première guerre est finie. L’amour est au rendez-vous.
...
Mon père me disait : « Le jour de Noël  lorsqu’on avait une orange, on était contents. » Il n’y a ni eau courante, ni électricité. Il faut aller chercher l’eau dans le bas du village, pas très loin de là où se trouve le mulet. Et c’est autour de l’âtre que le froid venu ils viennent se réchauffer. Dans cet univers où la notion de confort est sans doute un luxe, les rires et la tendresse sont pourtant bien présents. Les gamins s’amusent simplement. P... est leur terre de jeu, leur terre de découverte. Les racines au goût de réglisse, la saponaire, le trèfle sucré, ne sont plus pour eux des secrets. Ils apprennent la montagne, ils l’écoutent, la regardent, la respectent. Elle est pour eux source de joie, elle est pour eux source de vie, elle est le berceau de leur enfance. 
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Emile est un bon élève. Il se verrait bien garde-forestier pour travailler dans la nature. Quand il ne va pas à l’école, il garde souvent les chèvres dans les près. Le chien, en fidèle compagnon, l’accompagne et ensemble ils passent ainsi des heures, responsables, mais libres et heureux. Heureux jusqu’à ce jour de 1934 où le drame se produit… La brave mère de ces jeunes garçons, la courageuse femme cévenole, meurt à trente-cinq ans d’un problème cardiaque. Alfred se retrouve seul pour élever ses fils. La vie était dure, elle le devient plus encore. 
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Malgré le chagrin, parce que quoi qu’il arrive la vie continue, le père et ses garçons continuent d’écrire leur histoire dans ce hameau lozérien. Leur maman partie, les aînés doivent aider plus qu’auparavant. Leur père, ce père qu’ils aiment tant et qu’ils respectent, a besoin d’eux. Non loin de là, une mine à charbon chaque jour avale ses gueules noires. Entrant par sa gorge étroite, sillonnant ses entrailles, coup après coup, de leurs pioches elles lui prélèvent son précieux minerai. Mais la bête parfois gronde, s’énerve, et à ses plaies elle riposte d’un terrible souffle de grisou. Inlassablement, courageusement, à la lueur de leurs lanternes, les gueules noires conquérantes reviennent à l’assaut. Et quand la journée de dur labeur se termine, elles délaissent pour un temps leur hôte obscur et regagnent leurs foyers après avoir gagné courageusement leur pain. La terre, là encore, nourrit son homme. C’est pour cela que certains de la commune s’en vont et deviennent mineurs de fond...

Les mois ont passé. Les enfants ont grandi. Des gens viennent les voir au hameau. Ils leur parlent de la mine et les invitent à les rejoindre. Depuis 1936 il y a les congés payés…

...

M.. et C..


Robert a seize ans, Emile va en avoir quatorze, lorsqu’ils décident d’aller s’installer au Pont pour travailler à la mine. Ils se rendent à La Jasse en vélo. Emile, étant jeune, ne descend pas au fond de la mine mais s’occupe du cheval qui amène les wagonnets remplis de charbon.  Robert lui est mineur de fond. Mon père, Emile, me parlait très peu de son vécu à la mine. Je me souviens pourtant qu’il me disait qu’il avait de la chance car il était à l’air et non au fond. Avec une attitude et un regard dont aujourd’hui je saisis mieux le sens, il m’expliquait aussi qu’il y avait le grisou… Et lorsque nous nous rendions en Cévennes, et que nous nous arrêtions parfois sur le bord de la route au niveau du Mas Dieu à côté d’un grand trou profond, il me montrait les morceaux de charbon. Je ne sais plus quels étaient ses commentaires, si tant soit peu il en faisait, mais j’ai toujours eu comme une sorte de respect pour ces boules noires qui se trouvaient dans  la cave et qui ont chauffé de nombreux hivers la maison du Pont. J’ai pu, il y a quelques années, un peu mieux comprendre ce que mon père et mon oncle vivaient à La Jasse lorsque m’a été remis un exemplaire du témoignage intitulé « 30 ans de mine ou comment je suis devenu mineur ». Non seulement ce récit est instructif quant au quotidien des mineurs, mais il semble bien traduire l’état d’esprit des Gueules Noires, cet état d’esprit qui n’est sans nul doute pas étranger à la décision de Robert de faire toute sa carrière à la mine. Il m’a permis aussi de comprendre bien des choses dans les événements qui ont suivi…
...
Cette année 1939, la deuxième guerre mondiale est déclarée… En Cévennes, la Résistance va très vite s’organiser. Nombre d’hommes et de femmes vont passer à l’action. Parmi eux, un jeune homme de dix-huit ans et un autre de vingt ans, dont les pseudonymes les plus connus resteront « M.. » et « C.. », alias Emile et Robert Ponge… 

En février 1984, Emile  raconte : « Les Combattants de l’Ombre » Pour moi, l’aventure a commencé le 7 septembre 1941... Je ne peux m’empêcher d’ouvrir là une parenthèse pour parler de mon défunt de père. Ce père formidable qui s’occupait seul de ses quatre garçons, dont les deux ainés « Résistants » (notre mère était morte en 1936). Il faisait des prodiges pour nourrir tout son monde. Mais que n’a-t-il pas enduré, lui qui avait fait « la dernière 14/18 » lorsque nous partions le soir avec une grenade à la ceinture et un pistolet en poche. Un de ces soirs-là, alors qu’il disait : « Encore ? » je répondais : « Tu n’auras pas honte de tes fils. » Brave père, quand j’y pense ! ... Bien sûr, il y eut beaucoup des pères et des mères qui n’ont pas dormi tranquilles toutes les nuits. Certains jours de certaines périodes, les gars des groupes, du moins les plus actifs, allaient dormir groupés chez l’un ou l’autre, et même dans les granges et « mazets » à l’écart de l’agglomération. Les armes à proximité. ... Il se présentait de temps en temps des candidats maquisards, avec le mot de passe convenu, parfois annoncés par les courriers… 
...Enfin le 8 mai 1945 c’est la fin de la seconde guerre mondiale en Europe.
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Emile et Andrée
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Au début de l’été 1947, à un bal une amie présenta Emile à Andrée. Trois mois plus tard, le 27 septembre, ils se marièrent… Ils achetèrent leur première maison, au chemin du Capouchiné à Nîmes. Il y avait à mon souvenir un petit bout de jardin où mon père faisait le potager, une sorte de lavoir, et un coin abrité où il y avait, je crois, des animaux (lapins ou pigeons, je ne sais plus). Une partie cimentée du portail de la rue jusque devant la maison...Emile et Andrée aimaient aller ensemble au théâtre, voir des opérettes. Ils se rendaient aussi au stade Jean Bouin pour assister aux matchs de foot... En moto ils allaient dès que possible dans les Cévennes. Ils se retrouvaient toute une équipe. Ils se baignaient au gour du Moulin. Ils faisaient des pique-niques. La bonne humeur était présente... 

Et il y avait la Fête de la châtaigne, un moment important. Elle avait lieu fin août et durait quatre à cinq jours. Le bal avait lieu sous les châtaigniers... Il n’y avait pas à ce moment-là l’eau courante. Le linge était souvent lavé à la rivière. Il était aussi mis à bouillir dans de grandes lessiveuses sur des cuisinières au charbon de bois. Il n’y avait pas non plus le tout à l’égout. Tout arrivait dans la rivière. Mais cela ne posait pas de problèmes majeurs. C’était la vie normale. Mais lorsque les produits pour la vaisselle sont arrivés, une année il n’y a plus eu de poissons dans la rivière… Robert, célibataire et mineur de fond, vivait toujours au Pont. Il louait une chambre à Madame A. Lorsque celle-ci décida de vendre la maison, pour que Robert ne soit pas à la rue, Emile décida d’acheter la maison... 

Ils avaient choisi d’attendre pour avoir un enfant afin qu’il ne manque de rien... 
Andrée était une femme qui savait ce qu’elle voulait. C’était une travailleuse. Elle avait du caractère. Elle ne parlait pas aux personnes qu’elle trouvait inintéressantes... Et lorsqu’elle parlait de son mari, elle disait « mon Emile » ! Emile était un homme très souriant, de bonne humeur. Il s’intéressait à nombre de choses. Il lisait beaucoup. Il était vraiment très cultivé. C’était à l’époque un militant. Il avait un bon niveau politique. Il ne cachait jamais ses idées et n’accepter pas certaines choses. Il avait du charisme, il en imposait naturellement. Il était droit, respectable et respecté, avec de belles valeurs...

Emile avait quarante et un ans. Andrée en avait trente-sept. La situation professionnelle d’Emile était confortable. Ils avaient une maison à Nîmes, et maintenant une deuxième en Cévennes. Ils avaient réussi, à force de travail. L’enfant tant attendu verra le jour au printemps 1965, neuf mois après l’acquisition de la maison du Pont…




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